La quasi-totalité des 16,9 kilomètres du second tube sera réalisée à l’aide d’un tunnelier. Seuls quelques courts tronçons nécessitent de progresser par dynamitage. Au nord comme au sud, grâce à un réseau logistique sophistiqué, les matériaux d’excavation sont directement acheminés du tunnel vers le site de traitement. Dans la mesure du possible, le transport des matériaux retraités se fait par voie ferroviaire. Dès que le second tube sera terminé, des entreprises spécialisées y installeront des technologies de pointe, dont les systèmes de ventilation sont un élément central.
Progression par tunnelier
Le tunnelier est un modèle à bouclier simple TBM-S d’une longueur de bouclier de 10 mètres. Le tunnelier atteint un diamètre de 12,26 mètres. Sa vitesse de rotation de 4,6 tours par minute lui permet de progresser de 2 mètres par heure en moyenne. Le percement est réalisé par deux tunneliers, partant respectivement du nord et du sud. Au niveau des deux portails sont créées des amorces de tube, dans lesquelles des spécialistes assemblent les tunneliers et préparent leur mise en œuvre. Une fois le percement achevé, les tunneliers – qui portent d’ailleurs traditionnellement un prénom – devront être démontés et évacués.
Progression par dynamitage et zones de perturbations
Au nord comme au sud, une zone de perturbations est source de difficultés techniques : d’une longueur d’environ 270 mètres, la zone de perturbations nord se situe environ 4,1 kilomètres après le portail de Göschenen, tandis que la zone de perturbations sud, longue de près de 300 mètres se trouve environ 4,9 kilomètres après le portail d’Airolo.
Ces deux zones de perturbations ne peuvent pas être percées à l’aide
d’un tunnelier et doivent préalablement être dynamitées. Ensuite
seulement, les tunneliers pourront reprendre leur progression. L’accès à
ces zones se fait par une galerie dédiée. Au final, c’est avant tout la
situation géologique constatée qui détermine la fréquence d’utilisation
des explosifs et les tronçons pouvant être creusés par un tunnelier. De
façon générale, les géologues s’attendent à rencontrer de une à trois
courtes zones de perturbations par tranche de 100 mètres. La fréquence
des zones de perturbations augmente en allant vers le sud. Davantage de
dynamitages y seront par conséquent nécessaires.
Au niveau des portails, les matériaux d’excavation sont principalement transportés par des convoyeurs. Après traitement, les matériaux sont ensuite acheminés à leur destination par chemin de fer. Les installations de traitement des matériaux issus des deux percements, au départ de Göschenen et d’Airolo, se trouvent à Stalvedro, au sud d’Airolo. Directement devant les portails d’Airolo et de Göschenen, les matériaux à retraiter sont séparés du reste pour être transportés par rail jusqu’aux installations de traitement des matériaux. Les matériaux retraités sont ensuite transportés de Stalvedro vers les silos des centrales à béton se trouvant sur les zones de chantier. De cinq à dix trains quotidiens, circulant en journée, sont nécessaires entre les sites de chargement de Göschenen, d’Airolo et de Stalvedro, ainsi que vers les sites de décharge. Ceci ne devrait avoir aucun impact sur le trafic régulier de passagers et de marchandises des CFF. De même, le concept logistique retenu ne devrait pas entraîner de restrictions sur les routes cantonales et nationales.
Ventilation
Séparé par un faux-plafond, le conduit de ventilation assurant l’évacuation de l’air vicié se situe au-dessus de l’espace de circulation. Ce conduit mène aux centrales de ventilation souterraines, dont deux sont situées au niveau des portails de Göschenen et d’Airolo, tandis que quatre autres sont réparties sur la longueur du tunnel et sont reliées aux puits de ventilation existants du premier tube. En cas d’incendie, un système de désenfumage est activé. Des volets de ventilation à ouverture sélective, situés dans le faux-plafond de l’espace de circulation, assurent une extraction ponctuelle des gaz de fumée afin de permettre l’évacuation des usagers du tunnel.
Éléments de commande
Pour les centrales de la galerie de service et d’infrastructures, de nouvelles commandes locales sont installées et intégrées aux systèmes existants. Les nouvelles commandes locales sont raccordées au réseau de communication existant. Les caméras vidéo existantes dans les sas sont déplacées vers de nouveaux emplacements.
Un tunnel routier de la taille de celui du Saint-Gothard implique des exigences élevées en matière d’éclairage. L’éclairage est un élément central du futur tunnel et revêt une grande importance pour la sécurité d’exploitation. C’est pourquoi, l’OFROU équipera le second tube des installations suivantes :