À partir de février 2025, les tunneliers se lanceront enfin à l’assaut des imposants massifs rocheux pour creuser le second tube du Saint-Gothard. Aussi bien au sud qu’au nord du massif du Saint-Gothard, les travaux préparatoires sont en cours de finalisation.
À Göschenen, le tunnelier du second tube commencera à travailler plus d’un kilomètre derrière le portail nord proprement dit. D’ici octobre, une amorce de tube d’environ 550 mètres de long sera creusée à l’explosif et dans la roche meuble, derrière la tranchée couverte existante d’environ 600 mètres. Les éléments du tunnelier, préassemblés par tronçons d’environ 20 mètres, sont ensuite descendus dans l’amorce de tube située juste derrière le pré-tunnel, afin d’être mis en place sous terre, puis avancés jusqu’à la position de démarrage prévue. À Airolo aussi, l’accès à l’amorce du second tube est déjà bien visible. Formé d’un énorme mur de soutènement, il se situe environ 200 mètres derrière le portail sud proprement dit, qui est classé monument historique. Les 40 premiers mètres de la tranchée pilote du tunnel principal sont creusés et les travaux d’excavation dureront toutefois encore jusqu’en juin. Alors que le chantier progresse actuellement dans de la roche meuble, la suite des travaux nécessitera le recours à la dynamite. Une fois l’amorce du tube achevée, une rampe latérale permettra la mise en place du tunnelier dans le tunnel. Les deux tunneliers destinés à l’excavation du second tube se trouvent actuellement sur leur site de production près d’Offenburg, dans le sud de l’Allemagne. À la fin de l’été, les différents composants seront transportés à Göschenen et Airolo pour y être assemblés. Les machines mesurent 150 mètres de long et possèdent une tête rotative de 12,3 mètres de diamètre. |
La réalisation du second tunnel routier du Saint-Gothard nécessite l’excavation de quelque 7,4 millions de tonnes de roche. Ce gigantesque volume représente un véritable défi sur le plan logistique. En raison de l’espace limité dans la vallée de la Reuss, la gestion de l’ensemble des matériaux d’excavation se fera majoritairement du côté sud du Saint-Gothard. L’ancien tunnel ferroviaire du Saint-Gothard sert à acheminer les déblais provenant du nord jusqu’à Airolo. Là, ils sont transbordés des wagons de chemin de fer sur des convoyeurs à bande pour être transportés à Stalvedro, deux kilomètres plus au sud, afin d’y être triés, transformés et temporairement stockés. C’est également là que sont acheminés les matériaux d’excavation générés par le tunnelier côté sud.
Afin de garantir le bon déroulement de ces transports de matériaux, diverses installations de chargement et de déchargement sont en cours de construction dans les gares d’Airolo et de Göschenen. Trois voies supplémentaires doivent en outre être construites à Airolo.
Dans l’installation de traitement des matériaux près de Stalvedro, l’intégralité des matériaux d’excavation est triée en deux catégories et les matériaux qui le permettent sont traités pour être réutilisés. Les jours de pointe, jusqu’à 15 000 tonnes de matériaux sont attendues ici à partir de 2025. Les matériaux seront stockés dans des décharges ainsi que dans les 12 silos récemment installés et pouvant contenir 1400 tonnes de roches chacun. L’installation sera achevée d’ici la fin de l’année.
Les matériaux adaptés à la production de béton sont ensuite acheminés vers les centrales de production de béton par des convoyeurs à bandes ou par voie ferroviaire. À Airolo, l’installation se situe à la hauteur des voies d’entrée/sortie de l’autoroute. À Göschenen, en raison du manque de place, une caverne d’environ 40 000 m3 de volume a été creusée pour accueillir une centrale à béton souterraine qui est en cours de montage.
Au mois d’août débuteront les travaux d’excavation des zones de perturbations géologiques du mésozoïque (au nord) et du Guspis (au sud). D’une longueur d’environ 300 mètres chacune, ces zones de perturbations se situent respectivement à quatre kilomètres du portail de Göschenen et à cinq kilomètres du portail d’Airolo. Dans ces zones de roches meubles, l’excavation se fera à l’aide de méthodes conventionnelles. Les travaux correspondants dureront jusque début 2026. Pour rejoindre ces zones de perturbations, deux galeries d’accès ont été creusées à l’aide de petits tunneliers au cours des deux dernières années.